Gonarthrose / gonalgie (arthrose du genou)

Il s’agit d’une usure des surfaces articulaires du genou.

C’est l’atteinte la plus fréquente avec la hanche et l’on observe une prédominance féminine.

Les causes ou facteurs de risques d’arthrose ainsi que les conséquences sur l’appareil locomoteur se dépistent à tout âge.

Les articulations fonctionnent ensemble comme les chevilles, les hanches ou le dos et constituent une entité unique et indissociable qui est l’appareil locomoteur.

Les muscles s’insèrent dessus et travaillent en fonction et vont alors soit « trop travailler » provoquant alors des tendinites ou « pas assez » ce sont des facteurs de risques de chutes ou d’entorses pour l’enfant et la personne âgée mais aussi pour le sportif et le salarié.

Gonarthrose/gonalgie

Le genou comporte deux articulations (le fémur sur le tibia mais aussi le fémur et la rotule) :

  • l’articulation fémoro-tibiale (2 compartiments interne et externe contenant leur ménisque en fibrocartilage et apportant une meilleure congruence ou adaptation à cette articulation) ;
  • l’articulation fémoro-patellaire (rotule) : l’atteinte la plus fréquente ;
  • la capsule articulaire recouvre l’articulation et le liquide synovial qu’elle contient, sécrété par la membrane synoviale, lubrifie les surfaces articulaires ;
  • les ligaments croisés et latéraux ainsi que les muscles assurent la stabilité.

On distingue 3 localisations :

Les atteintes musculaires, tendineuses et ligamentaires s’insérant sur le genou (comme la tendinite de la patte d’oie ou encore le syndrome de l’essuie-glace etc..) seront traitées dans l’article suivant.

On retrouve donc une douleur d’abord intermittente puis gênante, générant une boiterie, une raideur articulaire avec une attitude vicieuse et donc un retentissement fonctionnel et professionnel qui motivent la consultation.

Les causes :

20% des gonarthroses seraient primitives sans cause identifiée (sur le genou lui-même).

80% des gonarthroses seraient secondaires avec plusieurs étiologies rapportées :

  • l’âge et le sexe (prévalence chez l’homme avant 45 ans puis atteinte préférentielle chez la femme) ;
  • l’obésité, le diabète, la génétique (facteur héréditaire) ;
  • secondaire à une dysplasie (anomalie de la forme) rotulienne ou à des désaxations isolées ou étagées comme le genu valgum ou varum, un pied ou une cheville valga ou vara qui majorent énormément les contraintes sur l’appareil locomoteur, une bascule ou une inégalité de longueur du membre inférieur même mineure qui en permanence recrute d’avantage une jambe par rapport à l’autre ;
  • secondaire à des traumatismes antérieurs (lésions méniscales, ligamentaires) ;
  • secondaire à une hypersollicitation répétitive sportive et ou professionnelle.

On distingue 2 types d’évolution :

  • d’évolution lente à bas bruit ;
  • par poussées où cohabitent période de stabilité et période de destruction du cartilage ;
  • rapide avec destruction du cartilage en moins de 2 ans.

L’examen de référence est la radio du genou de face et de profil en charge et schuss 30,60 et 90° avec défilés rotuliens qui permettent d’étudier l’état de l’interligne articulaire, la présence d’un pincement ou encore des signes de l’arthrose.

Un pangonogramme permet  d’avoir une vision d’ensemble du bassin et du membre inférieur et de mesurer l’angle HKA (qui relie le centre de la tête du fémur à l’articulation tibio-tarsienne ou milieu de la cheville pour simplifier et en passant par le milieu du genou).

Ce qui permet une étude générale d’éventuelles désaxations cumulées (genu valgum ou varum, bascule ou inégalité de longueur des membres inférieurs, chevilles valga ou vara constituant des contraintes mécaniques permanentes et que l’on ne néglige donc pas).

Les autres examens permettent d’éliminer des diagnostics différentiels comme l’échographie en cas d’épanchement ou de kyste poplité, le scanner qui précise l’étude du cartilage, l’IRM pour une fissure ou rupture du ménisque ou une ostéonécrose.

L’étude du morphotype révèle donc en une fois l’ensemble des désaxations ou facteurs de risques (genu valgum ou varum, dysplasie patellaire, luxation congénitale, inégalité de longueur, forme et fonctionnement de la hanche, étude et impact sur le rachis, pied plat valgus ou varus..).

Gonarthrose/gonalgie

Avec Traitement

Par semelles orthopédiques

Dépistage et prévention

Le dépistage et la prévention s’effectuent par le podologue qui pourra ainsi identifier l’ensemble des désaxations et troubles de la morphogénèse rajoutant, cumulant des contraintes sur l’os, les articulations et sur l’ensemble de l’appareil locomoteur et par conséquent identifier et traiter le ou les facteurs causatifs qui provoquent des contraintes en permanence.

Les pathologies musculaires et tendineuses du genou consécutives sont traitées dans l’article suivant.

Les antalgiques ne traitent pas la cause et doivent être limités dans le temps.

Un traitement par semelles orthopédiques délivré par le podologue est donc indiqué pour réduire les symptômes et traiter les problèmes de fond sur le long terme.

Il convient donc de prendre contact avec votre médecin traitant et avec votre podologue qui transmettra un compte rendu d’analyse détaillé de l’appareil locomoteur nécessaire pour la croissance, la vie sportive et professionnelle ou tout simplement pour la qualité de vie et votre périmètre de marche et réduire les facteurs de risques de chutes et favoriser l’autonomie.

La gonarthrose nécessite une approche pluridisciplinaire sous l’autorité et la bienveillance de votre médecin traitant qui reste votre interlocuteur privilégié et qui vous connait le mieux et à ce titre capable d’appréhender votre contexte professionnelle et conditions de vie.

Le suivi s’effectue également par un rhumatologue qui présente une sûreté diagnostic spécifique local et qui pourra vous accompagner et vous proposer en fonction des symptômes et du stade une infiltration de corticoïdes (pour lutter contre l’inflammation) ou une viscosupplémentation (acide hyaluronique) qui pourront dans 50% des cas vous soulager et qui pourront être reconduit annuellement en cas de résultat positif (si réduction des douleurs au moins 6 mois). Ce dispositif n’est plus prise en charge par la Sécurité Sociale mais s’avère médicalement justifié pour certains patients.

La kinésithérapie est également importante afin de conserver les amplitudes et de lutter contre la fonte musculaire, pendant ce temps de recherche, de cicatrisation, de rééducation.

Par ailleurs l’activité de marche sur terrain régulier, le vélo et la bicyclette sont recommandés dans le même but (sur avis médical).

L’avis chirurgical peut-être recommandé en fonction de la douleur et du stade notamment si la pathologie échappe au traitement médical et orthopédique externe et sur avis de votre médecin traitant ou du rhumatologue.

En effet il est déconseillé d’intervenir trop précocement en raison de la durée de vie réduite d’une prothèse et à l’inverse l’on déplore parfois une décision trop tardive où le tableau clinique réduit les chances et qualités d’intervention du chirurgien.

Il s’agit avant tout d’une discussion  en prenant en compte les bénéfices/risques.

Les techniques chirurgicales sont diverses en fonction du stade et de l’indication.

Il est possible de corriger certaines déformations comme un genu valgum ou un genu varum en pratiquant une ostéotomie dite de valgisation ou de varisation où le chirurgien pourra enlever ou rajouter « un morceau » du tibia ou du fémur afin de réduire les contraintes induites par la désaxation observée et de soulager ainsi l’articulation en déportant les contraintes d’un compartiment vers l’autre.

L’on distingue également la prothèse unicompartimentale  interne ou externe qui préserve les autres compartiments et qui est compatible en cas d’arthrose généralisée avec la pose ultérieure d’une prothèse tri compartimentale dite totale. Ces prothèses sont dites non contraintes et préservent un maximum de capital osseux ainsi que tous les ligaments. Elles se distinguent donc des prothèses dite semi-contraintes et contraintes (rares).

Les complications chirurgicales sont thrombo-embolitiques (souvent bénignes et prévenues),  l’épanchement articulaire qui si abondant et persistant au-delà d’un mois retarde la récupération et peut nécessiter une ponction, une raideur articulaire constaté par une régression des amplitudes (en flexion-extension) après avoir effectué une période de récupération normale, un syndrome d’algoneurodystrophie qui nécessitera une rééducation spécifique car elle sera ici entravée, l’infection de la prothèse càd une arthrite sceptique opératoire (exceptionnelle mais nécessitant une antibiothérapie et selon le cas une réintervention) ou liée à un foyer à distance (infection dentaire, panari, …) et enfin l’intolérance aux matériaux de la prothèse (exceptionnelle) et le descellement de la prothèse.

Les patients opérés  sont autorisés à reprendre l’appui dès le lendemain et la montée et descente des escaliers débute à partir du 3ème jour.

Les plus jeunes peuvent sortir dans un délai d’une semaine et fonction de l’autonomie ou être envoyés dans un centre de rééducation.

Le patient peut abandonner les cannes anglaises au bout de 1 à 2 mois.

La rééducation se poursuit avec le kiné pendant 2 à 3mois.

L’arrêt de travail varie de 2 à 4 mois.

La reprise de la conduite en voiture se fait au moins 1 mois après l’intervention (2 mois pour les trajets longs) en fonction de la récupération.

Visite de contrôle chez le chirurgien à son appréciation entre le 1er et 2ème mois après l’opération puis au 6ème mois (si nécessaire), puis 1 an après l’opération et ensuite tous les 2 ans avec surveillance radiologique.

L’évolution est généralement favorable si approche pluridisciplinaire globale et surveillance de qualité en fonction du stade de la gonarthrose et de l’âge du patient et antécédents.