L’infarctus du myocarde, aussi appelé « crise cardiaque », est la destruction d’une partie du muscle cardiaque (le myocarde). L’infarctus se produit lorsque cette partie du cœur n’est plus irriguée par le sang.

Le principal signe de l’infarctus du myocarde est une douleur dans la poitrine. Elle peut :

  • être intense et « serrer » la poitrine ;
  • persister et ne pas diminuer ;
  • s’étendre dans la mâchoire ou dans les bras ;
  • parfois s’accompagner de pâleur, de sueurs, d’essoufflement, de nausées, d’angoisse…

Attention ! Il existe des infarctus du myocarde non douloureux, en particulier chez la femme, les personnes âgées et les diabétiques. Il se manifeste alors par un ou plusieurs de ces signes :

  • un malaise ;
  • un essoufflement soudain ;
  • une fatigue inexpliquée ;
  • des sensations inhabituelles dans le bras gauche.

Ces symptômes durent souvent plus de cinq minutes et ne disparaissent pas avec le repos. Au moindre doute, appelez le 15 depuis un téléphone fixe ou le 112 depuis un téléphone mobile.

Parfois, l’infarctus du myocarde provoque un arrêt cardiaque, avec une perte de conscience et une respiration inexistante ou très irrégulière.

Que faire en cas de symptômes évocateurs ?

Avant tout, il faut appeler le 15 depuis un téléphone fixe ou le 112 depuis un téléphone mobile.

urgence-appelez-112 - ©cnamts 2010
©cnamts 2010

Au téléphone, le médecin du SAMU pose des questions pour évaluer l’état médical de la personne. Si le risque d’infarctus du myocarde est confirmé ou si le doute subsiste, une équipe médicale est envoyée sur place pour une prise en charge en urgence. Si un risque vital est écarté, le SAMU peut solliciter un médecin de garde.
Restez auprès du malade.
S’il est conscient, attendez l’équipe médicale.
S’il est inconscient, pratiquez les gestes d’urgence.

Que faire en cas d’arrêt cardiaque ?

Une personne fait probablement un arrêt cardiaque si :

  • elle perd connaissance, tombe, ne réagit pas quand on lui parle ou quand on la stimule ;
    ET
  • sa respiration est inexistante (sa poitrine ne se soulève pas).

Apportez-lui assistance de toute urgence par un massage cardiaque ou par l’utilisation d’un défibrillateur cardiaque.
Même si vous ne connaissez pas ces pratiques, tentez-les.
Exercez ces gestes de réanimation jusqu’à l’arrivée du SAMU qui pourra débuter un traitement médical (oxygène, lutte contre la douleur, thrombolyse).

Comment effectuer un massage cardiaque ?

Suivez les conseils de la Fédération Française de Cardiologie (FFC).
Le massage cardiaque doit obligatoirement être accompagné d’une respiration artificielle (par le « bouche-à-bouche ») :

  • allongez la personne sur une surface dure ;
  • mettez-vous à genoux contre elle, sur le côté ;
  • positionnez vos mains l’une sur l’autre, au milieu de son thorax, entre les deux seins, les bras bien tendus ;
  • bien à la verticale, appuyez de tout votre poids : ce ne sont pas les bras ni les mains qui appuient mais tout votre corps ;
  • exercez des pressions fortes. Enfoncez vos mains de trois à quatre centimètres dans la poitrine, et remontez-les entre chaque pression pour faire circuler le sang ;
  • effectuez les pressions à un rythme régulier, en comptant jusqu’à 30 ;
  • toutes les 30 pressions, suspendez le massage pour insuffler deux fois de l’air par « bouche-à-bouche » ;
  • reprenez ensuite le massage cardiaque : série de 30 pressions, etc.

Le défibrillateur automatisé externe, simple d’utilisation

Cet appareil (disponible dans certains centres commerciaux, mairies, pharmacies, gares…) vous guide vocalement, étape par étape, et garantit une utilisation sans risque.
Si vous disposez d’un défibrillateur automatisé externe, utilisez-le au bout de deux minutes de massage cardiaque.
S’il n’y en a pas à proximité, massez sans vous arrêter jusqu’à l’arrivée des secours.

Comment survient un infarctus du myocarde ?

Le myocarde a pour rôle de propulser le sang dans votre corps. Pour accomplir ce travail, il est approvisionné en oxygène par les artères coronaires.

Ces artères peuvent s’obstruer partiellement lorsque du cholestérol (graisses) s’accumule, sous forme de plaques (athérome) sur leurs parois.
Ces dernières durcissent (athérosclérose) et le cœur n’est plus suffisamment alimenté en oxygène. C’est la maladie coronarienne ou angine de poitrine.
L’infarctus du myocarde survient lorsqu’une plaque se détache, puis se déplace et s’immobilise dans une artère coronaire. Un caillot de sang se forme autour de la plaque et interrompt l’apport de sang, privant ainsi le cœur d’oxygène. Cela entraîne la destruction d’une partie plus ou moins étendue du muscle cardiaque. Pour agir rapidement, il est important de connaître les signes avant-coureurs de l’infarctus du myocarde. Plus le traitement est débuté tôt, moins il y a de risques de séquelles.

Quels sont les facteurs favorisant l’infarctus du myocarde ?

L’infarctus du myocarde , comme les autres maladies cardiovasculaires (maladies du cœur et des artères), est causé par les dépôts de graisse sur les parois des artères. La maladie concerne surtout les hommes de plus de 55 ans et les femmes de 65 à 70 ans. Mais l’infarctus peut survenir plus tôt si les facteurs de risque cardiovasculaire sont cumulés.

Les facteurs de risque cardiovasculaire sur lesquels vous ne pouvez pas agir :

  • l’âge : la probabilité d’avoir un accident cardiovasculaire augmente après 50 ans chez l’homme et après 60 ans chez la femme ;
  • les antécédents familiaux : si votre père, votre mère, votre frère ou votre sœur a présenté une maladie cardiovasculaire à un âge précoce (accident vasculaire cérébral (AVC) avant 45 ans, infarctus du myocarde ou mort subite du père ou d’un frère avant 55 ans, de la mère ou de la sœur avant 65 ans), votre risque cardiovasculaire est augmenté.

Les facteurs de risque cardiovasculaire sur lesquels vous pouvez agir :

  • le tabagisme : à court terme, le tabac favorise le rétrécissement des artères, la formation de caillots et l’apparition de troubles du rythme cardiaque. Sur le long terme, le tabac abîme peu à peu les artères ;
  • le diabète : on parle de diabète lorsque la glycémie (taux de sucre ou glucose) reste au moins sur deux mesures supérieure à 1,26 g/l à jeun. Si vous souffrez d’un diabète mal contrôlé, l’excès de glucose dans votre sang peut endommager les parois de vos artères.
  • l’hypertension artérielle : la tension artérielle correspond à la pression exercée par le sang sur les parois des artères ; elle s’exprime par deux chiffres. On parle d’hypertension artérielle (HTA) si le chiffre supérieur (pression systolique) est supérieur à 140 mmHg ou 14 cmHg et/ou si le chiffre inférieur (pression diastolique) est supérieur à 90 mmHg ou 9 cmHg
    Lire notre dossier « Hypertension artérielle » ;
  • un taux élevé de cholestérol : si le cholestérol est essentiel au bon fonctionnement de votre organisme, son excès est néfaste pour votre santé. On distingue le mauvais cholestérol (LDL cholestérol) du bon cholestérol (ou HDL cholestérol). Une prise de sang, réalisée à jeun, permet de déceler un excès de mauvais cholestérol. Si vous mangez trop gras, souffrez d’obésité ou ne pratiquez pas d’activité physique, le mauvais cholestérol augmente et s’accumule sur les parois de vos artères sous forme de dépôts graisseux. Avec le temps, ces dépôts peuvent ralentir et bloquer la circulation du sang : c’est l’athérosclérose ;
  • l’obésité et le surpoids :
    • on parle de surpoids si l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et d’obésité s’il est supérieur à 30 ;
    • la présence de graisse au niveau abdominal.

    sont des facteurs de risque. On parle d’obésité abdominale lorsque le tour de taille dépasse 88 cm chez la femme et 102 cm chez l’homme.

  • la sédentarité : c’est-à-dire moins de 30 minutes d’exercice physique par jour ;
  • l’alcool : il ne faut pas consommer, par jour, plus de trois verres de vin pour les hommes et deux verres de vin pour les femmes.

Comment diminuer son risque cardiovasculaire ?

Agissez sur vos habitudes alimentaires

Vous présentez des facteurs de risque cardiovasculaire : vous pouvez agir sur certains pour prévenir l’infarctus du myocarde .
Vous avez présenté un infarctus du myocarde, agir sur vos risques cardiovasculaires est tout aussi important : vous diminuerez ainsi le risque de survenue d’autres manifestations cardiovasculaires (récidive d’infarctus, artérite des membres inférieurs, accident vasculaire cérébral).
Agissez sur vos habitudes alimentaires.
Vous n’avez pas besoin de suivre un régime strict pour vous éloigner des maladies cardiovasculaires. Il vous suffit de suivre quelques conseils diététiques de base.

  • Adoptez un régime alimentaire équilibré. Mangez du poisson, des viandes blanches, des fruits, des légumes et privilégiez l’huile d’olive. Évitez la charcuterie et les viandes rouges en excès.
  • Méfiez-vous des plats préparés (industriels) et mijotés en sauce. Ils sont souvent riches en sucres, graisses et sel. Dans la mesure du possible, préparez vous-même vos plats. Privilégiez une cuisson à la vapeur plutôt qu’au beurre ou en friture.
  • Attention au grignotage en dehors des repas ! Veillez à manger de tout et de façon équilibrée pendant les repas pour ne pas ressentir de sensation de faim.
  • Modérez votre consommation d’alcool. Ne dépassez pas trois verres de boissons alcoolisées par jour si vous êtes un homme, et deux verres, si vous êtes une femme.

Tous ces verres contiennent la même quantité d’alcool. Ils correspondent à un verre de boisson alcoolisée.
(Source : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé – Inpes)

En limitant votre apport de graisses et de sucres, vous évitez l’excès de poids qui oblige votre cœur à un travail accru et aggrave le risque d’apparition des maladies cardiovasculaires.
Pour vous aider à adopter une alimentation plus équilibrée, consultez les objectifs du Programme national nutrition santé et téléchargez « Programme National Nutrition Santé »

Risque cardiovasculaire : calculez votre Indice de Masse Corporelle (IMC)

Pour savoir si vous êtes en surpoids, calculez votre indice de masse corporelle (IMC). En fonction du résultat, il faudra consulter votre médecin pour qu’il évalue votre risque cardiovasculaire global et vous conseille.

Les médicaments : un complément parfois nécessaire

Changer d’hygiène de vie est indispensable mais, parfois, ne suffit pas. Votre médecin traitant peut alors vous prescrire un traitement médicamenteux pour limiter les complications cardiovasculaires.

Les médicaments si votre pression artérielle est trop élevée

Seul un traitement antihypertenseur à vie peut permettre de contrôler efficacement l’hypertension artérielle. Votre médecin vous prescrira celui qui vous convient le mieux.
Lire notre dossier « Hypertension artérielle »

Les médicaments si votre taux de cholestérol est trop élevé

Si, malgré une bonne hygiène de vie (régime adapté et activité physique), votre taux de cholestérol reste élevé, votre médecin vous prescrira un traitement dit «hypolipidémiant».
Les statines sont les principaux médicaments qui agissent en bloquant la fabrication du cholestérol par le foie.

Les médicaments si vous avez du diabète

Parfois, un régime équilibré et la pratique d’une activité physique ne suffisent pas à maintenir un taux de sucre approprié dans le sang. Dans ce cas, votre médecin peut vous prescrire des médicaments qui vous aideront à contrôler votre diabète.

Agissez sur votre activité physique

Pratiquez une activité physique régulière ! Vous limitez votre prise de poids et vous diminuez le taux de graisses dans le sang, le risque de diabète et d’hypertension artérielle. Une fois de plus, vous réduisez votre risque cardiovasculaire.
Votre médecin peut vous aider à choisir un programme d’activité adapté.
De votre côté, vous pouvez commencer par modifier vos habitudes au quotidien :

  • préférez les escaliers à l’escalator ou à l’ascenseur ;
  • faites les petits trajets à pied, plutôt qu’en voiture ou en transports en commun ;
  • promenez-vous à pied durant vos moments libres ;
  • essayez d’avoir une activité physique chaque jour. C’est le cas lorsque vous entretenez votre maison (nettoyage, jardinage, etc.).

Pour savoir combien de temps consacrer à vos activités physiques quotidiennes, vous pouvez consulter le Guide « La  santé vient en bougeant » de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes).

Agissez sur votre consommation de tabac

Agissez sur votre consommation de tabac
Pour tous :
Fumer diminue vos capacités respiratoires et cardiaques à l’effort. Votre corps est moins bien oxygéné et vos muscles moins performants.

Pour les femmes :
La cigarette annule la protection naturelle contre les maladies cardiovasculaires dont bénéficient les femmes jusqu’à la ménopause, grâce à leurs hormones.

Des effets quasi immédiats  :

  • 20 minutes après l’arrêt du tabac, votre pression sanguine et vos pulsations cardiaques redeviennent normales ;
  • 24 heures après avoir fumé votre dernière cigarette, le monoxyde de carbone est chassé de votre corps, vos poumons commencent à éliminer le mucus et les résidus de fumée ;
  • après 48 heures, le goût et l’odorat s’améliorent ;
  • après 72 heures, votre respiration est plus facile, votre énergie augmente ;
  • au bout de trois à neuf mois, la respiration et la toux s’apaisent, votre voix devient plus claire ;
  • après cinq ans sans tabac, le risque d’être victime d’un infarctus du myocarde est deux fois moins élevé que celui d’un fumeur ;
  • dix ans après l’arrêt du tabac, le risque d’avoir une crise cardiaque redevient équivalent à celui d’une personne qui n’a jamais fumé.

Il existe des aides efficaces pour arrêter de fumer !
Vous êtes dépendant au tabac ? Vous pouvez prendre un traitement de substitution à la nicotine sous forme de timbres, de gommes à mâcher, de comprimés à faire fondre sous la langue.
Si les dosages sont adaptés, ces substituts comblent le manque de nicotine. Les effets désagréables liés à l’arrêt du tabac (irritabilité, difficultés de concentration, humeur dépressive, troubles du sommeil ou de l’appétit, etc.) disparaissent ou diminuent. Parlez-en avec votre médecin traitant.

Sources

  • Gruson E, Dallongeville J. Définition des facteurs de risque cardiovasculaire selon les recommandations nationales. Site internet : Nouvelle société française d’athérosclérose. Saint-Maur (France) ; 2007
    [consulté le 28 janvier 2013]
  • Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé. Méthode d’évaluation du risque cardio-vasculaire global. Site internet : Haute Autorité de santé. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2004 [consulté le 28 janvier 2013]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Ensemble, améliorons la prise en charge de l’infarctus du myocarde . Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2009 [consulté le 28 janvier 2013]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Lutte contre l’infarctus : nous sommes tous concernés. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2007 [consulté le 28 janvier 2013]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Ensemble, améliorons la prise en charge de l’infarctus du myocarde . Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2009 [consulté le 28 janvier 2013]
  • Fédération française de cardiologie (FFC). Après l’accident coronaire… redémarrez ! Cette brochure est accessible sur le site de Priorité santé mutualiste. Paris ; 2009 [consulté le 28 janvier 2013]
  • National health service (NHS). Heart attack. Site internet : NHS choices. Londres ; 2012 [consulté le 28 janvier 2013]
  • Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). La santé vient en mangeant. Site internet : Inpes. Saint-Denis (France) ; 2011 [consulté le 28 janvier 2013]
  • Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). Tabac. Site internet : Inpes. Saint-Denis (France) ; 2012 [consulté le 28 janvier 2013]