Prise de sang et analyse d’urines
Oui, car lorsque votre médecin évoque le diagnostic d’ostéoporose, il pratique systématiquement certaines analyses afin de réaliser un bilan indispensable.
Ainsi, si vous venez de faire un tassement vertébral, il est important de connaître votre taux sanguin de calcium et de phosphore (qui sont normaux dans l’ostéoporose banale). La mesure de la créatinine permet d’apprécier la fonction des reins. Les phosphatases alcalines peuvent être augmentées dans les suites immédiates d’une fracture. Les mesures de la vitesse de sédimentation et de la protéine C réactive sont normales dans l’ostéoporose banale (elles sont élevées s’il existe une inflammation). D’autres mesures telles que l’étude des protéines du sang (électrophorèse des protéines) sont utiles et doivent être normales dans l’ostéoporose banale. Enfin, la répartition des globules rouges et blancs dans le sang est également appréciée.
Enfin dans certains cas, et selon l’appréciation de votre médecin, d’autres dosages pourront être demandés afin d’évaluer, par exemple, la parathormone ou la vitamine D.
Vous avez peut être entendu parler des marqueurs du remodelage osseux. Il existe en effet des dosages permettant d’apprécier l’activité des ostéoblastes et des ostéoclastes. On distingue les marqueurs de la formation (l’ostéocalcine, la phosphatase alcaline osseuse et le P1NP) et les marqueurs de la résorption (la désoxypyridinoline et les télopeptides CTX et NTX). Ces marqueurs peuvent être dosés dans le sang ou les urines.
Votre médecin sera peut être amené à les doser. Ainsi, il est parfois intéressant de connaître la valeur des marqueurs de la résorption qui, s’ils sont très élevés par rapport aux valeurs de référence préménopausiques , laissent présager d’un risque de survenue de fracture important.
De même, lorsqu’un traitement est mis en route, certaines de ces marqueurs sont parfois utiles pour pouvoir juger de l’efficacité de celui-ci.
La radiographie
La scintigraphie osseuse
Une scintigraphie osseuse n’est généralement pas nécessaire pour le diagnostic d’ostéoporose. Elle n’est d’aucune aide au diagnostic.
Cependant, cet examen est parfois utile et prescrit pour localiser une fissure ou une fracture ostéoporotique, ou en préciser le caractère récent.
Le scanner ou une IRM (imagerie par résonance magnétique)
Non, l’ostéodensitométrie et les radiographies sont suffisantes pour affirmer la présence d’une ostéoporose. En aucun cas un scanner (tomodensitométrie) ou une IRM ne sont nécessaires pour porter le diagnostic. Ces examens sont parfois nécessaires si votre médecin veut écarter d’autres diagnostics ou pour prendre certaines décisions thérapeutiques.
L’ostéodensitométrie
Oui, il s’agit de l’ostéodensitométrie qui mesure la densité minérale osseuse. C’est un examen simple basé sur le principe suivant : lorsque un faisceau d’énergie traverse un corps solide, une partie de cette énergie va être absorbée. Or la quantité absorbée est d’autant plus grande que le corps traversé a une densité élevée.
Ainsi, pour apprécier la densité de l’os, il suffit de faire passer à travers le corps une certaine quantité d’énergie et de mesurer la quantité d’énergie qui en ressort. Avec une simple soustraction on obtient la quantité absorbée au niveau de l’os et donc on peut évaluer la « densité », c’est à dire la qualité de minéralisation de l’os.
Bien qu’il s’agisse d’émission de rayons X, l’irradiation est très faible et représente environ 1/10ème de la dose délivrée au cours d’une radiographie des poumons.
Vous pourrez rencontrer différents termes désignant cet examen :
Densitométrie osseuse, absortpiométrie biphotonique, DXA ou DEXA (pour Dual Energy X-Ray Absorpsiometry). Ils sont tous synonymes et désignent le même examen.
Quand le faire ?
C’est votre médecin qui décidera de vous faire passer ou non cet examen, sachant qu’il est utile lorsqu’on soupçonne une ostéoporose (survenue d’un tassement vertébral ou d’une fracture pour un choc minime, présence de facteurs de risque) et si vous êtes une femme après la ménopause en présence de certains facteurs de risque.
Toutefois, si vous suivez un traitement hormonal substitutif (THS) à la dose efficace pour éviter qu’une ostéoporose apparaisse, cet examen est inutile.
Depuis le décret du 29 juin 2006, l’ostéodensitométrie est remboursée par la sécurité sociale sous certaines conditions.
Le premier examen sera remboursé, dans tous les cas où les résultats vont avoir une implication dans votre prise en charge, c’est à dire dans la mise en route d’un traitement. Ainsi, le remboursement est acquis si une des conditions suivantes est remplie :
- si vous avez déjà une fracture vertébrale ou périphérique, même ancienne;
- si vous présentez une maladie ou un traitement qui entraînent un risque élevé de survenue d’ostéoporose;
- si vous avez une ménopause précoce (avant 40 ans);
- si vous présentez des facteurs de risque d’ostéoporose;
- si vous avez un indice de masse corporelle < 19 kg/m2 ;
- si l’un de vos parents du 1er degré a présenté une fracture du col fémoral.
Pour les examens ultérieurs , le remboursement est également possible lorsque le traitement instauré a été arrêté ; il en est de même si vous êtes ménopausée et que votre premier examen était normal, si votre médecin vous prescrit une 2ème ostéodensitométrie 3 à 5 ans plus tard.
Votre médecin décidera en fonction de votre cas du moment le plus opportun.
Cet examen a donc sa place pour l’aide qu’il apporte au diagnostic. Une fois l’ostéoporose découverte son intérêt dans le suivi, pour apprécier l’efficacité du traitement que l’on vous a donné, est plus difficile à apprécier. En règle, seules des variations de 3 à 5% par rapport aux examens précédents sont retenues. De toute façon, il ne faut pas le répéter avant 2 ou 3 ans, car les modifications de la densité sont lentes.
Comment se déroule-t’-il ?
L’examen se déroule très simplement et de façon totalement indolore. Il ne nécessite aucune injection et aucun prélèvement. Il suffit de vous allonger sur une table de radiologie et de rester immobile quelques minutes.
Vous ne devez pas le faire si vous êtes enceinte. Il ne faut pas non plus le réaliser si vous avez eu 2 ou 3 jours avant, une scintigraphie osseuse ou, un examen du tube digestif pour lequel vous avez pris un produit de contraste comme la baryte.
Quels sont les résultats ?
La mesure s’effectue généralement sur deux sites : le rachis lombaire et la hanche (région du col du fémur). Le résultat reflète la densité osseuse et s’exprime en gramme par centimètres carrés.
Pour le rachis lombaire, l’image montre la colonne lombaire de la première vertèbre à la quatrième, avec un contour délimité par un pointillé.
Pour la hanche, l’image montre la tête et le col du fémur, le trochanter et le début de la diaphyse du fémur.
Une fois calculée, la densité osseuse est comparée à celle d’une population d’adultes jeunes. La différence entre la mesure réalisée chez un individu et la moyenne dans cette population est ce qu’on appelle le T-score. En terme statistique, cette valeur est exprimée en nombre d’écart-type. C’est à partir de ce chiffre que l’Organisation Mondiale de la Santé a défini l’ostéoporose, selon les grades suivants :
-
Normal : T score supérieur à -1écart-type
Ostéopénie : T score compris entre -1 et -2,5 écart-type
Ostéoporose : T score inférieur à -2,5 écart-type
Ostéoporose sévère : T score inférieur à -2,5 écart-type et présence d’une ou plusieurs fractures
Une autre valeur figurant sur les compte-rendus d’ostéodensitométrie est le Z-score. Ici, il s’agit de la différence entre la mesure réalisée chez l’individu et la moyenne des sujets du même groupe d’âge.