Dépistage et prévention de la coxarthrose
Arthrose de la hanche
La coxarthrose est une arthrose du cartilage de l’articulation de la hanche (articulation coxo-fémorale).
Il n’y a pas de préférence sexuelle.
Les causes ou facteurs de risques d’arthrose ainsi que les conséquences sur l’appareil locomoteur se dépistent à tout âge.
Les articulations fonctionnent ensemble comme les chevilles, les hanches ou le dos et constituent une entité unique et indissociable qui est l’appareil locomoteur.
Les muscles s’insèrent dessus et travaillent en fonction et vont alors soit « trop travailler » provoquant alors des tendinites ou « pas assez » ce sont des facteurs de risques de chutes ou d’entorses pour l’enfant et la personne âgée mais aussi pour le sportif et le salarié.
Les causes de la coxarthrose :
40% seraient primitives sans cause apparente (sur la tête du fémur elle-même) touchant l’adulte à partir de 60 ans.
60% seraient secondaires à une dysplasie anatomique ou malformation osseuse, à une ou plusieurs désaxations étagées provoquant une usure prématurée ou encore à un traumatisme
et survient beaucoup plus jeune dès l’âge de 30-40ans.
Il existe 3 grands types ou localisations de la coxarthrose :
- antéro-supéro externe (pincement latéral),
- antéro-supéro interne (médial),
- postéro-inféro interne,
On retrouve des étiologies diverses comme la dysplasie ou malformation de la tête du fémur telle la coxa valga, la protusion acétabulaire (excès de couverture dans la tête du fémur dans le cotyle),
ou à des désaxations isolées ou étagées comme une bascule ou une inégalité de longueur du membre inférieur même mineure qui en permanence recrute davantage une jambe par rapport à l’autre,
le genu valgum ou varum, un pied ou une cheville valga ou vara qui majorent énormément les contraintes sur l’appareil locomoteur,
La luxation de hanche, les séquelles de pathologies de croissance comme l’ostéochondrite ou l’éphyphisiolyse (voir article), la nécrose de hanche suite à une fracture du col du fémur d’origine médicamenteuse ou médicale (corticothérapie, chimiothérapie).
Les antécédents familiaux, la surcharge pondérale ou encore une hypersollicitation sportive et/ou professionnelle.
Les atteintes musculaires, tendineuses et ligamentaires s’insérant sur la hanche ou la région (comme la tendinite du moyen fessier ou une bursite etc..) seront traitées dans l’article suivant.
Les examens complémentaires de référence sont la radio de face du bassin qui permet d’objectiver la présence d’une inégalité de longueur, d’étudier une asymétrie des têtes fémorales, le toit et l’épaisseur de l’interligne articulaire ainsi que la présence éventuelle de l’arthrose comme des ostéophytes (bec de perroquet) ou des géodes (destruction osseuse).
La radio de faux profil de Lequesne et de contre-faux profil doit également être prescrite et ne constitue pas un examen supplémentaire mais au contraire élémentaire car la hanche s’étudie dans les 3 plans de l’espace.
Le faux profil permet d’analyser d’arrière en avant l’interligne articulaire postéro et antéro supérieur de la corne postérieure au toit et à l’avant-toit et donc d’objectiver un pincement postéro-inféro médial.
Le contre faux profil (à partir du faux profil de la hanche controlatérale) permet d’analyser de dedans en dehors de la corne antérieure, vers l’avant toit et le toit afin d’objectiver un pincement antérieur et donc la présence d’une coxarthrose antéro-supéro-médiale.
L’arthroscanner sera très utile au stade infra radiologique, permettant la recherche d’un amincissement du cartilage, d’une ulcération ou d’une fissure et permet aussi la ponction et l’évacuation en cas d’épanchement ce qui provoque un soulagement.
L’IRM est également précieuse pour éliminer des diagnostics différentiels.
Un pangonogramme permet d’avoir une vision d’ensemble du bassin et du membre inférieur et de mesurer l’angle HKA (qui relie le centre de la tête du fémur à l’articulation tibio-tarsienne ou milieu de la cheville pour simplifier et en passant par le milieu du genou).
Ce qui permet une étude générale d’éventuelles désaxations cumulées (genu valgum ou varum, bascule ou inégalité de longueur des membres inférieurs, chevilles valga ou vara constituant des contraintes mécaniques permanentes et que l’on ne néglige donc pas).
L’étude du morphotype révèle les désaxations ou facteurs de risques (genu valgum ou varum, dysplasie patellaire, luxation congénitale, inégalité de longueur, forme et fonctionnement de la hanche, étude et impact sur le rachis, pied plat valgus ou varus..).
Le dépistage et la prévention s’effectue par le podologue qui pourra identifier également l’ensemble des désaxations et troubles de la morphogenèse rajoutant, cumulant des contraintes sur l’os, les articulations et sur l’ensemble de l’appareil locomoteur et par conséquent l’identifier et traiter le ou les facteurs causatifs qui provoquent des contraintes en permanence.
Les pathologies musculaires et tendineuses de la hanche consécutives sont traitées dans l’article suivant.
Les antalgiques ne traitent pas la cause et doivent être limités dans le temps.
Un traitement par semelles orthopédiques délivré par le podologue est donc indiqué pour réduire les symptômes et traiter les problèmes de fond sur le long terme.
Il convient donc de prendre contact avec votre médecin traitant et avec votre podologue qui transmettra un compte rendu d’analyse détaillé de l’appareil locomoteur nécessaire pour la vie sportive et professionnelle ou tout simplement pour la qualité de vie et votre périmètre de marche.
La coxarthrose nécessite une approche pluridisciplinaire sous l’autorité et la bienveillance de votre médecin traitant qui reste votre interlocuteur privilégié et qui vous connait le mieux et à ce titre capable d’appréhender votre contexte professionnel et conditions de vie.
Le suivi s’effectue également par un rhumatologue qui pourra vos accompagner et vous proposer en fonction des symptômes et du stade une infiltration de corticoïdes ou une viscosupplémentation (acide hyaluronique) qui pourront dans 50% des cas vous soulager et qui pourront être reconduits annuellement en cas de résultat positif.
La kinésithérapie est également importante afin de conserver les amplitudes et de lutter contre la fonte musculaire.
Par ailleurs l’activité de marche sur terrain régulier, le vélo et la bicyclette sont recommandés dans le même but.
L’avis chirurgical peut être recommandé en fonction de la douleur et du stade notamment si la pathologie échappe au traitement médical et orthopédique externe et sur avis de votre médecin traitant ou du rhumatologue.
En effet il est déconseillé d’intervenir trop précocement en raison de la durée de vie réduite d’une prothèse et à l’inverse l’on déplore parfois une décision trop tardive où le tableau clinique réduit les chances et qualités d’intervention du chirurgien.
Il s’agit avant tout d’une discussion en prenant en compte les bénéfices/risques.
Les complications d’une prothèse (rares) sont la luxation de la prothèse et l’infection.
Les patients opérés les plus jeunes peuvent sortir dans un délai d’une semaine et fonction de l’autonomie ou être envoyés dans un centre de rééducation.
La reprise de la conduite en voiture se fait au moins 1 mois après l’intervention (2 mois pour les trajets longs) en fonction de la récupération.
L’arrêt de travail varie de 2 à 6 mois.
Visite de contrôle chez le chirurgien entre le 1er et 2ème mois après l’opération puis au 6ème mois (si nécessaire), puis 1 an après l’opération et ensuite tous les 2 ans avec surveillance radiologique.
L’évolution est généralement favorable si approche pluridisciplinaire et surveillance de qualité en fonction du stade de la coxarthrose et de l’âge du patient.
N’attendez pas l’aggravation des symptômes car l’usure de votre hanche est rendue plus prévisible grâce au dépistage et à la prévention et les douleurs nettement diminuées si prise en charge précoce cohérente, multidisciplinaire et globale.
Vue interne du cotyle de la hanche en forme de croissant dans lequel s’insère la tête du fémur
Toit Avant-toit
Corne antérieure
Corne postérieure
Cet article a pour but d’informer les patients et ne se substitue pas à une consultation médicale.
Si vous portez déjà une prothèse de hanche, il convient aussi d’identifier et de réduire les risques d’usure et de descellement de celle-ci (càd les facteurs de risques prévisibles qui ont amené justement à la dégradation de l’articulation initiale) et ce dans la mesure du possible.
Le dépistage et la prévention permettent de réduire les dépenses de Santé Publique en terme de consommation de médicaments, d’arrêt de travail, d’opérations, de rééducation ou d’imageries isolées, cumulées et non rattachées, ainsi que les déplacements et les conséquences qui vont avec.
Le traitement par semelles orthopédiques (ou orthèses plantaires), médicalement justifié, permet la réduction des symptômes et/ ou des facteurs de risques des pathologies de croissance de l’enfant mais également ceux du sportif des personnes âgées, chacun dans son intégration sociale respective, son développement et son autonomie.
» En savoir plus : Semelles orthopédiques