Spondylarthrite ankylosante

La spondylarthrite est un rhumatisme inflammatoire touchant essentiellement la colonne vertébrale ou rachis (spondylos en grec), mais pouvant également entraîner des arthrites, ainsi que des inflammations des tendons et/ou des ligaments. De plus, des organes différents de l’appareil locomoteur comme l’œil peuvent être atteints.

Il existe différentes formes de spondylarthrites. Le point commun entre ces différentes formes est que l’atteinte articulaire prédomine sur les enthèses (cf. schéma), c’est-à-dire sur une zone précise de l’articulation (insertion de la capsule articulaire, des ligaments interosseux et des tendons sur l’os) différente de celle de la polyarthrite rhumatoïde (PR) où l’atteinte est synoviale. Cette atteinte des enthèses évolue vers une ossification cicatricielle qui est l’ankylose entrainant une perte de mobilité.

Chiffres et conséquences des spondylarthrites

Les spondylarthrites ont un retentissement médico-socio-économique important puisque ces maladies touchent entre 0.3 % et 0.5 % de la population (soit plus de 140 000 patients). Les conséquences possibles de ces maladies sur une population active sont :

  • l’altération de la qualité de vie,
  • la surmortalité cardio-vasculaire,
  • l’arrêt de certaines activités physiques,
  • l’arrêt de l’activité professionnelle.

Symptômes

La spondylarthrite ankylosante (SPA) touche préférentiellement l’homme jeune, atteinte du rachis lombaire et des sacro-iliaques (douleurs dans les fesses) selon un horaire inflammatoire (source de réveils nocturnes et d’une raideur matinale de plus de 20 min). Parfois s’y associent des atteintes des articulations des membres : genoux, chevilles, mains ou pieds surtout les talons (talalgies) plus rarement les extrémités des doigts et orteils qui peuvent devenir rouges, gonflés comme une petite « saucisse ». Souvent ces douleurs sont très sensibles aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Parfois une atteinte des yeux (uvéite) peut être associée.

Comment diagnostiquer la spondylarthrite ankylosante ?

Sur les prises de sang, le syndrome inflammatoire est variable (protéine C réactive (CRP) et vitesse de sédimentation sont normales dans plus de la moitié des cas), on peut mettre en évidence souvent (80% des cas) un gène appelé HLA B27 mais la SPA n’est pas une maladie génétique (ce gène est normal et reste très fréquent chez les sujets non malades, de plus il n’est pas retrouvé dans certaines SPA !).

Radiographie d’une sacro-illiite bilatérale

Radiographie d’une sacro-illiite bilatérale

Les radiographies sont très souvent normales au début de la maladie et il faut plusieurs années pour voir les images de sacro-iliite (sur le bassin), de syndesmophytes (sur le rachis) ou d’épines calcanéennes (au talon).
Le « mal de dos » mécanique étant très fréquent dans nos populations et les prises de sang ainsi que les radiographies le plus souvent normales au début, on comprend que le diagnostic puisse être difficile et long (en moyenne 8 à 9 ans !) ; mais les connaissances sur la maladie évolue et ce délai se raccourcit notamment grâce à l’utilisation de l’IRM.

Comment évolue une spondylarthrite ankylosante ?

L’évolution de ce rhumatisme est capricieuse, elle se fait par poussées successives entre lesquelles le patient ne ressent rien au début puis les crises peuvent se rapprocher et la douleur devenir permanente. Le risque évolutif est l’ankylose, c’est-à-dire l’ossification de l’atteinte articulaire qui soude les pièces osseuses entrainant une perte progressive de la mobilité source de gène fonctionnelle croissante.

Comment traiter la spondylarthrite ankylosante ?

Heureusement, toutes les spondylarthrites ankylosantes ne sont pas évolutives et surtout des traitements efficaces existent. La prise en charge doit être pluridisciplinaire (médecin traitant, rhumatologue, kinésithérapeutes,Podologue…) et adaptée à chaque patient. Elle peut comprendre également des traitements physiques (kiné, orthèses, cures thermales, …), médicamenteux (AINS, traitements de fond) ou voire chirurgicaux.